MISSION HUMANITAIRE SANTÉ EN GUINÉE-BISSAO // 2018
C’est après quelques années d’expéditions en Afrique du Sud et en Afrique centrale que je suis arrivée en Guinée-Bissao. J’ai découvert sur cette terre une population très pauvre, mais riche en savoirs … En effet, ils connaissent de nombreuses méthodes ancestrales qui leur permettent de vivre en harmonie avec la nature. Ils maîtrisent des méthodes de guérison par le biais des plantes et autres substances naturelles. Chaque habitant des îles Bijagos parle couramment au minimum trois langues et dialectes. Ils ont un esprit solide d’entraide et d’attachement familial. C’est une population d’une grande générosité, mais oubliée du reste du monde.
Avec une population de 1 726 170 habitants
en 2015
Superficie: 36 120 km²
Langue(s): portugais (officielle), une
vingtaine de langues africaines
Religion: Majorité musulmane
L’ARCHIPEL OUBLIÉ …
Malheureusement, en conséquence d’une économie en difficultés,
le pays souffre de dysfonctionnements, notamment dans le domaine de la santé:
Selon le dernier Rapport sur le Développement Humain de 2015, la Guinée Bissau est classée neuvième (9e) pays le plus pauvre au monde.
Le salaire moyen d’un habitant est d’environ 2$ par jour, soit 46$ par mois.
Le taux de mortalité infantile est élévé: 3,5 enfants sur 10 meurent avant l’âge de 5 ans!
Espérance de vie: 40 ans sur les îles Bijagos
Les actions sur le terrain se concentrent au niveau de l’archipel des Bijagos
LA VIE D’UN BIJAGOS
Un quotidien très austère …
69,3% des Bissau guinéens sont pauvres et 33% extrêmement pauvres.
80% des pauvres en Guinée Bissau sont surtout des jeunes (entre 15 et 35 ans)
L’alimentation d’un bijagos est d’un repas par jour, sur une base de riz à 66% et 8% d’huile.
Aujourd’hui, le réchauffement climatique affecte gravement les habitats naturels autour des îles et donc la pêche des bijagos.
Même pas un verre d’eau…
Le climat humide, pendant la longue saison de pluies, aggrave la propagation de maladies issues de virus et de bactéries dans l’eau. La population africaine est confrontée à la plus forte charge de maladies d’origine alimentaire. Les maladies diarrhéiques sont à l’origine de 70% des maladies d’origine alimentaire.
On estime chaque année à plus de 91 millions le nombre de cas et à 137 000 celui des décès.
Choléra
Le choléra est une infection bactérienne aiguë du tractus intestinal. Il cause de graves crises
de diarrhée qui, en l’absence de traitement, peuvent entraîner rapidement une déshydratation intense et la mort. Le choléra est un problème mondial, surtout dans les situations d’urgence. Il peut être prévenu par l’accès à l’eau salubre, l’assainissement et un bon comportement en matière d’hygiène (y compris l’hygiène alimentaire)
Escherichia coli
C’est une bactérie qui s’établit dans le tube digestif de l’homme et des animaux à sang chaud. La majorité des types de E. coli sont inoffensives, mais certaines peuvent provoquer des diarrhées sanglantes et produisent une puissante toxine.
Vers intestinaux
L’infection par les vers parasites intestinaux se contracte par contact avec un sol qui a été contaminé ou par l’absorption d’aliments contaminés. Les vers intestinaux infectent environ 10 % de la population du monde en développement; selon sa gravité, l’infection est cause de malnutrition, d’anémie ou de retard de croissance. Les enfants sont particulièrement vulnérables. Quelque 400 millions d’enfants sont infectés. En fait, le ver ascaris et le trichocéphale affecteraient à eux seuls 1/4 de la population mondiale.
La vie dans la forêt est dangereuse ! Venin !
Le climat du pays comprend deux saisons: la saison sèche qui s’étend de décembre à mai et la saison pluvieuse de juin à novembre. On trouve une diversité d’insectes et serpents venimeux qui déciment la population, et malheureusement les vaccins et les soins sont très souvent inaccessibles. Selon la Société africaine de venimologie, les morsures de serpent font 30 000 morts chaque année en Afrique subsaharienne. Pourtant, des sérums existent mais sont inabordables pour les populations du fait de leurs coûts prohibitifs.
Seule solution pour les victimes, s’en remettre aux guérisseurs. Depuis juin 2016, les derniers sérums antivenimeux Fav-Afrique produits par Sanofi Pasteur ont expiré: le laboratoire français en a arrêté la production en 2010 à cause d’une baisse de la demande et de coûts élevés. Notre équipe a procuré des soins sur place à chaque mission, mais nos moyens ne suffisent pas à traiter le nombre de victimes de morsures, piqûres et accidents dans la forêt.
Soins pratiqués sur une infection issue d’une morsure de serpent, 2017